Place Dauphine

Hier soir ,dix huit heures
Les rues sont noires de monde rive gauche
La rive droite est interdite
Fin de manif du côté de l’Opéra
Le Boulevard Sébastopol est coupé à Rivoli
Je traverse le Pont Neuf sous un ciel bleu nuit ( indigo + blanc de zinc )
A droite , la Tour Eiffel est allumée
En aplomb de l’Institut , un fin croissant de lune
Et , une étoile , brillante
Comme dans un dessin naïf
Comme dans le livre du Petit Prince
Où on peut compter les étoiles
Il y a foule
Je me dirige vers la Place Dauphine
Où hier j’ai entr’aperçu
A la Galerie du Pont-Neuf
Des oies
Et des vaches
Et des ânes
J’entre au 23
Et une bouffée de nature illumine les lieux
Sur les cimaises
Des Marguerite , Paquerette , Daisy ,La Noiraude , La Rouquine
Couchées sur un lin écru
Partiellement recouvert d’un enduit de sable et de fétu de paille
Et des oies , en cortège
Se dandinant dans un camaïeu de gris , beige et blanc
Une lumière frisant la tête et les plumes des ailes
Une lumière éclatante
Et du corail
Sur le bec et les pattes palmées
C’est beau , c’est beau
C’est du Frantz BODO
D’ailleurs il est là
Discret , presque étonné des pastilles rouges

qui scarlatinent toutes les toiles
Je le félicite et il me remercie
C’est le genre de peintre que j’aime
Celui qui dit tout dans ses œuvres
Celui qui ne dit rien

de superflu
Pas de préchi – précha pour combler les manques
Manque de personnalité
De style
Manque de tout
Et il y en a
Il n’y a que ça
le plus souvent
Ça me fatigue

(à voir sur internet : www.frantzbodo;fr )
(et être aussi à « La Folle Journée de Nantes « pour écouter Bach en musique rock , en orchestre philharmonique , en steelband , ou en rap enfin , en tout , pour entendre Bach , tout simplement )

"...pastel sur une feuille de dessin géante..."

que dire de plus beau que ce qu'écrit Laurence Benaïm à propos de la collection de Christian Lacroix , ce billet poétique mêlant les teintes d'aquarelle aux noms si précieux des tissus :

...." cette aisance qui donne aux mannequins de Christian Lacroix, lorsqu’elles passent, le sentiment qu’elles esquissent un pastel sur une feuille de dessin géante…Entre les bleus de Dufy et de Marquet, les roses ouatés de Watteau, les couleurs donnent l’impression d’être en partie immergées dans l’eau des rêves, entre la nuit et le jour, la fraîcheur d’un herbier séchant sur un manteau d’organza, l’éclat matinal d’un satin pamplemousse, le tourbillon bleu d’un jupon encre, comme un pavillon sous le vent. « Floridées de bord de mer, courmarines, flotteurs rayés, jardinages, luminaires, poudres, monochromes et mélangés ont l’air d’être ordonnés comme autant de point de repères, comme autant de bouquets pliés » annonçait le carton d’invitation.. Au Centre Pompidou, ces bouquets se déploient en trente neuf passages éclos chacun d’une vision intérieure, que les ateliers interprètent, sans rien casser, sans rien raidir, de ruchés en bouillonnés, avec juste l’amour qui se donne, s’efface derrière la technique, rien que pour le faire apparaître, à la manière de ce tulle ennuageant la silhouette, cette ceinture de plumes pour étreindre une taille, ce flot de gaze vieil or revoilant un long fourreau sculpté de satin blanc. Mousseline « buvard » ombrée de « magenta, pois de senteur en soie, tout frémit, tout s’offre en parfum mêlé d’essences rares et familières, le souvenir des premières giboulées, et des roses de jardin fraîchement coupées, couleurs d’odeurs après la pluie... gouttes de lumière vaporisées sur tout ce que le monde, qui s’enfuit déjà, enracine ou pas au fond de son cœur.."
Depuis lundi , ont commencé les défilés : du rêve , du rêve ....
Dois-je l'avouer , je n'ai pas aimé la collection Galliano pour DIOR , et pourtant son inventivité , son géni m'a toujours séduite , mais là , non ; hier ,par contre , le défilé de Lacroix fut pour moi un chef d'oeuvre !

Chef d'oeuvre aussi , le défilé de Giorgio Armani Privé !

L.M.F

Les cheveux sont souples
Comme une plume de geai
"bleue nuitée….
Plume de baiser dérobé"*
les yeux
de braise

je me penche sur l’enfant
et je crois deviner
qu'en mille huit cent quatre vingt un
un vingt cinq octobre
à Malaga
naquit un enfant
qui avait ces yeux-là
et ces doux cheveux
bleu-marine
navy-blue
tel qu’il les a peints
vingt ans plus tard
dans son autoportrait au manteau bleu
comme ses cheveux
Pablo Diego José Francisco de Paula Juan Nepomuceno María de los Remedios Cipriano de la Santísima Trinidad Mártir Patricio
étaient ses prénoms
(*Ghjandaghja
· Angèle PaoliTexte D.R. angèlepaoli )

Première heure *

Le téléphone sonne de gran-bon-heur
Il sonne , il sonne
Il insiste
On saute du lit
On fonce vers l’appareil
Mais on sait
Déjà
On ne regarde pas le nom qui s’affiche
On s’en fiche
Car on sait qui appelle
« Maman ,mon petit garçon est là
tout contre moi
………
oui , oui
tout va bien
………
pour l’instant
il ressemble
à Mohamed ALI

*"Première heure " est une exposition de photos de Thierry BOUET que j'ai admirée et admirée dans les vitrines de La Samaritaine , fin décembre 08.
C'était des photos de nouveaux nés , très fortes et très vraies et c'est en les admirant que ,pour la première fois , j'ai réalisé que la naissance est une véritable souffrance pour le nouveau-né . la plupart sortent K.O comme après un match de boxe !
à voir sur internet ( première heure expo photo la samaritaine )
bienvenue à tous les nourrissons de la terre

je n'ai qu'une hâte : le toucher , le caresser , le sentir

"Exposition de Thierry Bouët à la samaritaine : "Première heure"
C’est l’exposition incontournable de ce début d’année 2009. Le concept original de Thierry Bouët est de prendre en photo les nouveau-nés dans leur première heure de vie. Alors forcément, les portraits ne sont pas très flatteurs… parfois même à la limite de la laideur. Mais le tout donne un diaporama très intéressant et émouvant d’un moment de la vie rarement exposé.
Où ? Sur les vitrines de la Samaritaine en réfection, 50 photos très grand format.
Quand ? Jusqu’au 20 janvier 2009
Pourquoi ? Pour s’émouvoir d’assister à l’entrée dans le monde de tous ces petits êtres… et relativiser sur l’apparente laideur de son propre nouveau né!

>La Samaritaine, Quai du Louvre, rue de la monnaie, rue de Rivoli 75011 Paris"

J'hiberne !!!

Je n’aime pas
Les massifs de marguerites jaunes citron dans un jardin en plein hiver
Les oliviers dans un jardin coté ouest
Les couleurs crues et artificielles sous un ciel glacé
Ce jaune verdâtre qui s’excuse de ne pas etre à sa place au bon moment !

J’aime
Les hortensias décolorés par la pluie et le vent
La mousse en boules sur les talus
Les crocus qui poussent dans la terre
Les agaves de l’hotel de France , fières et grasses
Les camélias en fleur sous la neige
Les couleurs douces sous un ciel glacé
Ce rose thé
Ce rose lilas
Ce blanc de jaune
Ce rose cyclamen
Ce rouille des têtes d’hortensias oubliées dans le massif

Il fait froid !

Mais il y a toujours

quelque part dans le monde

quelqu'un qui pense à nous

et nous adresse ces photos

des "Saintes chéries "

à Alexandre *

(* vous savez l'ado qui , non seulement..... mais encore.......!)

donc j'ai décidé d'hiberner pour un petit temps

mille excuses

à bientôt .

"ce soyeux cortège , tout en larmes blanches..."

Je suis allée sur "You tube " et j'ai écouté la chanson d'Adamo : toujours aussi belle dans mon coeur

Il parait que les Japonais auraient aimé en faire leur hymne national ....

La première photo a été prise à Aix par Martine A et la seconde , tout près d'Aix par Fred

merci

" Tombe la neige ..."

je ne peux m'empêcher de partager le plaisir d'admirer ces photos enneigées que m'a expédiées Frédérick de Cadenet , Fred qui fut un de mes modèles .

Les environs d'Aix ont eu droit à leur beau manteau de neige !

Les Rois Mages

J'ai déniché cette magnifique crèche en bois sous l'étal d'une marchande haïtienne à Pointe-à-Pitre il y a quelques années .

Dans la même facture , j'ai un "Adam et Eve" sous le pommier du paradis , une collection de "Vierge à l'Enfant " et une "Mater Dolorosa " toute aussi insolite et que j'ai payé trois francs -six sous !

C'est donc avec la joie au coeur que je m'étais réservée une matinée de marchandage il y a peu , avec le secret espoir de trouver d'autres merveilles !

Dans les allées du Marché St Antoine , c'est sur un autre marchandage que je suis tombée avec l'impression que ma place n'était pas là et que j'avais intérêt à déguerpir !

Ma foi , comme dans ce monde on fait du busisness à tous les étages , et que "gare à celui qui n'en ferait pas ..." le commerce a un peu changé et certaines sales bonnes femmes , angelinas des ténèbres * , vendent à présent des trucs en forme de petits rouleaux en papier journal dans lesquels elles versent de la poudre avec une petite cuiller ; abasourdie , et comme je ne comprends pas tout à la minute , j'ai voulu repasser dans l'allée pour voir si je ne m'étais pas trompée !

Eh bien non , et j'ai filé sans demander mon reste .

Quelle déception !

comme quand j'ai appris que le Père Noël n'existait pas ! Oui je crois que ma tristesse n'était pas moins grande

Autres temps , autres moeurs ; la grande enfant que je suis ne comprend rien à ce monde

* en comparaison avec les "hells angels " ces motards de la pègre qui sévissent à Montréal et qui trafiquent la cocaïne