21 décembre 2007

Rue des Abbesses




J’ai rendez-vous aujourd’hui avec Stéphanie WEZEMAEL, orfèvre en la matière de…papier mâché ; j’ai déjà eu l’occasion de parler de son cirque déjanté !
Chantal m’aurait dit : » je t’amène chez Amélie Poulain « ou « chez Madame Gepetto « , je n’aurais pas été plus surprise !
Montmartre , les escaliers qui dégringolent de la butte , rue des Abbesses ; une porte, un petit couloir , une autre porte et nous voilà dans un jardin de poche rempli de pots de terre cuite où dorment les plantes en attendant le printemps : il fait froid , très froid ; nous descendons les trois marches d’une petite maison et nous voilà dans l’atelier de l’artiste , un capharnaüm ,sans désordre toutefois, où dodelinent des personnages d’une légèreté aérienne : un conte de fée pour adulte , le monde d’Alice , je ne sais comment le décrire , il faut voir !
A ce moment-là , j’ai sept ans à peine et je suis épatée !
Les personnages : imaginez une mini-citrouille en papier de soie d’où partent de fins fils de fer qui forment les membres , un buste conique recouvert de papier , une tête pas plus grosse qu’un ongle et tout cela danse , tourne au bout d’un fil à pêche absolument invisible : une merveille !
Sous l’escalier , en cours de réalisation , une arche de Noé translucide en forme de grosse coquille de noix avec une grande feuille en guise de voile : Stéphanie nous installe une lumière et , à travers la coque en papier de soie , apparaissent , en ombres chinoises , les animaux : enchantement !
Et les montgolfières
Et les ours patineurs
Et les oies en chaussettes! J’en ai choisie une :quelque chose la gène au niveau de sa fameuse chaussette!...Non seulement il y a le savoir-faire mais il y a aussi l’anecdote : toutes les pièces racontent une histoire , drôle bien souvent !
Stéphanie nous invite à l’étage , au salon où est exposé le cirque déjanté , des funambules , des acrobates , des jongleurs (comme le montre la photo ), des danseuses aux robes en forme de fleur .
Nous acceptons un thé , un « Marco Polo « d’après moi .

Nous sommes bien toutes les trois , sous l’œil de Berlioz , le gros chat roux : Berlioz ne quitte pas l’atelier et est faché quand Stéphanie fait des expo et le laisse seul ! Berlioz est un peu le disc-jokey de l’atelier car quand il s’asseoit sur la chaine de Stéphanie , il fait monter ou descendre le son !

On fait notre choix définitif mais c’est difficile tellement tout est beau : on reviendra , on s’embrasse ,on caresse Berlioz , on repart dans le froid , les joues toutes carminées de bonheur

09 décembre 2007

Port-au-Prince


Quelle bonne idée : « Les Etonnants Voyageurs » sont à Haïti en ce moment !
De mettre à l’honneur cette Ile par le biais de la Littérature , quoi de plus noble pour essayer d' en parler , autrement qu’avec les faits divers !
J’ai eu l’occasion de voir quelques écrivains et de m’entretenir avec deux d’entre eux :
Dany LAFERIERE que j’aime lire et qui avait eu la gentillesse de me dessiner une fleur et de noter : « Pour Annie à qui j’offre ce pays et mon cœur ».
Gary VICTOR avec qui j’avais parlé de L'aber Vrac'h en Bretagne qu’il aime tant
Lyonel TROUILLOT , Kettly MARS , René DEPESTRE et son "Hadriana dans tous mes rêves"entre autre .
Oui , je l’ai déjà dit j’aime ce pays , sa peinture , sa musique , sa littérature .
La photo :, objet insolite et absolument typique d’Haiti ( je l'ai dénichée sur un marché haïtien à St Martin ) : avec de vieux bidons ou de la ferraille , ils créent des « Ferrailles » ,des objets d’art .
bonjour annie, quelle bonne idée vraiment, meilleure encore celle de le dire, ce pays plutot méconnu, haiti, dont le passé culturel reste trop ignoré, occulté par la violence tellement plus "spectaculaire" pour les medias. ton commentaire me ravit
et quel plaisir de se replonger par tes mots dans la vie antillaise, les saintes, ste anne...ah! oui, ca fait du bien quand le temps est maussade. j'ai eu l'impression de m'y promener un instant, c'etait la minute nostalgie...Martine

08 décembre 2007

Le portrait d'Alexandre


04 décembre 2007

"Chambre avec vue"


Week-end aux Saintes…
Mettre le pieds sur l’ile quand les touristes, eux, mettent le pieds dans la vedette qui les ramène en Guadeloupe …
Trainer ses tongs sous le soleil encore chaud de 16 h 30 avant de rejoindre la si jolie petite maison de pêcheur de nos amis .
mettre sac à terre et se jeter à l’eau … un rêve !
Se nourrir de poisson, un petit verre à la main…
Voir manœuvrer le « Club med one « pour d’autre lieux toujours beaux
Ecouter les poèmes de Raymond Joyeux …
Se réveiller avec le clapotis des vagues à nos pieds …
Commenter la dernière lettre du corbeau : (période électorale assassine dans un ilot où on s’aime ou se déteste avec accent xénophobe et tout le tralala… c’est une parenthèse .. hélas… )
Goûter « les chatrous »
Petite ballade sur le rivage et se trouver face-à-face avec un
Iguane à la crète vert fluo: qui a le plus peur de l’autre ?
Poisson grillé – sauce chien .
Parler de littérature sous un ciel étoilé
Déambuler dans la rue principale à l’heure de la messe , au son cristallin des cloches .
Admirer le sable noir-noir-noir du côté de Pompierre
Faire un petit croquis d’Alexandre.
Terrine de poisson façon Chantal .
Plier bagage .
Traverser la mer d’huile sur le pont supérieur du « Miss Guadeloupe » pour profiter une dernière fois des rayons du soleil.

Soir de marché


On avait entendu parler de ce marché nocturne de Sainte Anne !
Aussitôt le collège fermé , c’est-à-dire vers 17 heures le jeudi , les maraichers du Moule , et de St François arrivent de concert et s’installent sur le parking de l’école avec leurs fruits et légumes tout juste cueillis !
Nous y étions donc hier soir avec Dominique et Jean François, qui nous en avaient tant parlé .
Et nous voilà ,avec nos paniers , déambulant le long de l’allée que formaient les étals , retenant nos pas un peu légers , encanaillés par les airs de biguine …
A droite comme à gauche , des fruits et des légumes que les vendeuses baignent dans de grands bidons d’eau pour leur redonner un peu de fraicheur : du simple poivron, courgette et aubergine chers à notre cuisine aux pois canne , calalou , cives ,piments , gombos , ignames , couscouch qui , avec le massalé, nous promettent des mets parfumés et bien épicés .
Entre deux étals de primeurs , posés sur la petite table de camping recouverte d’un madras, trônent deux grands faitouts qui gardent au chaud le boudin créole, tout luisant et tout noir ( terre d’ombre brulée + une pointe d’indigo ) et , sur une meme petite table , la patisserie et les tartes salées préparées par une famille indienne , une maman et sa fille.
Et l’anecdote du jour , c’est ça !!!
- La jeune fille : « Maman , explique à la dame pourquoi le gateau s’émiette un peu ? «
- - La maman : » Eh bien , juste quand je sortais le gateau du four , la terre a tremblé ! 7,4 sur l’échelle de Richter , sa ka cassé gateau- la !!! »
- Eh oui, on était le 29 novembre et la terre avait tremblé ; et la vie reprenait avec l’accent , la musique, les couleurs et les senteurs …

Le tableau que j’affiche n’est pas du tout de saison ; mais c’était fin novembre d’une année passée dans le bois de Rosalic . Je l’ai appelé : » Promenons-nous dans les bois « : c’est Estelle et Lulu.