30 mars 2007

On a fermé l'atelier


Et voilà , j’ai fermé l’atelier ;mes dernières élèves m’ont dit « au revoir » !
Oui , je suis triste comme quand on quitte des amis avec qui on se sent bien .
Je leur suis très reconnaissante de m’avoir fait confiance :je crois que les quelques bases que je leur ai apprises les suivront toute leur vie car elles sont très bonnes :au fond , j’ai passé le relai .
Je remercie encore plus celles qui m’ont quittée mais sont revenues : elle me prouvaient ainsi qu’elles étaient bien avec moi :je les ai quelquefois bousculées ,je leur ai appris à oser,je leur ai interdit d’etre timorées ;il fallait que ce soit fort ! Et elles se sont rendu compte que j’avais raison .
Merci et « à la prochaine ! by-by «
ps: voici "Laurence",ma collaboratrice photo ;elle seule sait les contraster comme je le veux.Tous les portraits que j'ai choisis de peindre sont ceux de personnes à forte personnalité et,je m'en rendais compte lors de la séance de pose , des personnes très éduquées :comment ce fait-il que j'étais attirée par ces personnes ? Je crois que ,tout simplement , je reconnaissais mon vrai monde .je t'embrasse Laurence

25 mars 2007

Robert , Ruiz et moi...

Hier,j’ai rendu visite à un couple de passionnés d’art qui comptent deux de mes tableaux dans leur collection .J’aime voir mes oeuvres installées dans leur nouvelle vie et là…quel ne fut pas mon bonheur et ma fierté de les voir accrochés entre , à gauche un Robert Combas et à droite ,un Ruiz Pipo .. .
Et je me suis imaginé une conversation entre les différents personnages ,quand la maison est momentanément déserte ,dans la pénombre du salon lambrissé d’acajou de Cuba , où des rais de lumière implacable tentent de s’infiltrer à travers les jalousies.Le personnage déjanté de Robert s’adressant à mes « Trois graces » :
« Dites-donque ( accent sétois ) les filles ,vous n’en avez pas assez de tremper dans le grand étang , figées comme des statues ! Allez …bougez un peu … nous sommes au pays de la biguine , bon sangue »
« Mais c’est Annie qui nous l’a demandé . Elle a bien précisé : soyez bien droites comme quand on posait chez le photographe pour les portraits de famille ou pour celui de communion ; surtout pas de naturel ,ne dévoilez pas ce qu’il y a en vous !vous etes des personnages , des statues :elle aime tellement la statuaire religieuse,elle la prend souvent comme modèle . Elle précisait meme , à la Keita ,vous savez cet éminent photographe africain qui a l’art de vetir ses modèles d’un tissu ayant le meme graphisme que ses décors :carreaux noir et blanc sur fond à carreaux noir et blanc »
« Ou sans rieng… ce serait encore mieux .. ! »
« Robert , si nous étions toute nues ,comme tu as l’air de le désirer , nous ne serions pas ici ! nous serions peut-etre encore au fin fond d’une galerie , à attendre le client !... »
« Robert ! d’accord pour « Les Demoiselles d’Avignon »,c’est un chef-d’œuvre donc tout lui est permi , mais pas pour elles ! elles représentent les femmes antillaises :la beauté ,la grace , jamais la nudité ;souviens –toi , quand Annie a crée les affiches pour le Salon Black-beauty , sur lesquelles on voyait une femme nue ,une pharmacie a refusé de l’exposer,justement à cause du sujet ;ici , l’élégance est de ne rien dévoiler . »
« Je suis d’accord avec toi Ruiz ! C’était pour les détendre …et d’ailleurs , je vais te faire une confidence :le portrait qui se trouve en face de moi et qui représente Kamala ou Sophie qu’importe , les femmes de ta vie tout simplement , traitée en aquarelle dans son cadre doré ,je l’adore car tout simplement il est d’une pureté,d’une féminité : rien d’agressif , tout le contraire de moi qui crée« pour "provoquer", pour obtenir une réaction du spectateur et pour "inviter" ensuite, c'est-à-dire lui souffler : "Viens donc parler avec moi , je veux te raconter la stupidité, la violence, la beauté, la haine, l'amour, le sérieux et le drôle, la logique et l'absurde qui entourent notre vie quotidienne"(propos recueillis dans le site de Combas )
C’est pour cela que j’ai interpelé ces Trois Graces car comme il a été décidé qu’on vive ensemble ,à mon grand bonheur , nous allons nous enrichir mutuellement .
Tu étais bien l’ami de Sabartès ? j’aimerais que tu nous parles de Picasso ! Et ensuite tu nous parleras de Zadkine –Chagall – Foujita et aussi Chirico .
Et tous de concert : » Comme on est bien dans cette famille «

Le Harem

Aujourd’hui, nous avons fêter l’anniversaire d’un cousin. Tout était prêt : le gâteau sentait le chocolat chaud, le champagne pétillait et le fêté prêt à souffler ses bougies. Mais, sur 9 personnes, on comptait 5 femmes et, aux Antilles, 5 femmes entre elles font des étincelles.

Après le rituel du « ♫ joyeux anniversaire ♫ » et « Oh ! Quel délicieux gâteau !! » les choses sérieuses commencèrent.
« -Dis donc, Caroline, qu’est-ce qu’ils brillent tes cheveux !
- Ah, ça, c’est mon secret … et l’Oréal !;je ne le trouve qu’en Métropole.J’en ramène un stock ou alors c’est Cathie qui m’en prend car elle voyage plus souvent que moi . Mais le bonnet à mèches, tu peux le trouver au coin de la rue chez American Fashion , tu sais ,près de l’église !
- Et tes ongles de pieds, tu fais ça comment ?
- Ça s’appelle du « nail art », si tu veux , je peux te faire la meme manucure ou alors , on peut demander à l’esthéticienne de Maman…
- Comment ça Tatie (60 ans), tu as une esthéticienne ?
- Mais oui,je prends rendez-vous pour mon soin annuel … »
Inutile de préciser que les femmes avaient pris les places stratégiques afin que les hommes ne puissent pas saper la conversation par un éventuel « qu’est ce que ça a donné Lens-Marseille ? ». Finalement, quel héroïsme d’avoir passé l’après-midi sans dire un mot, cois, immergés dans ce harem, cernés par les Oncidium et les Phalaénopsis en pleine floraison.Mais du melting-pot qu’est la famille ,rien ne m’étonne,ayant toujours la douceur masculine indienne en majorité ! Ils aiment leurs petites maharani
Je dois avouer que le coté féminin de la famille a l’habitude de prendre les renes et les hommes n’ont pas le droit à la plus petite défaillance : c’est pour cela que parmi les cadeaux , on comptait un gel facial pour le cousin , caro s’étant rendu compte la veille que son cher Toto ,fraichement débarqué de métropole avait le visage légèrement déshydraté !
La petite de 11 mois n’en perdait pas une miette. Tatie lui a même déniché un petit sac rose pour aller écouter Monseigneur à la messe ; et, après être passée de bras en bras, bisoutée, papouillée, guili-guilitée, c’est à son sujet que s’est terminé l’après-midi : les cousines sont allées lui cueillir des feuilles de corossol à malaxer dans son bain, ceci, afin de calmer ses petites angoisses nocturnes…
Tous ces bons moments passés dans ma famille indienne me font réaliser comme il est bon d’être femme aux Antilles ,de ne pas se prendre la tete ,de savoir etre un peu superficielle : et, ce soir, je sais qu’en m’endormant, je ne pourrai m’empêcher d’esquisser un sourire en pensant qu’aujourd’hui, on ne dit plus « manucure » mais « nail art »… (b. )