25 mars 2007

Robert , Ruiz et moi...

Hier,j’ai rendu visite à un couple de passionnés d’art qui comptent deux de mes tableaux dans leur collection .J’aime voir mes oeuvres installées dans leur nouvelle vie et là…quel ne fut pas mon bonheur et ma fierté de les voir accrochés entre , à gauche un Robert Combas et à droite ,un Ruiz Pipo .. .
Et je me suis imaginé une conversation entre les différents personnages ,quand la maison est momentanément déserte ,dans la pénombre du salon lambrissé d’acajou de Cuba , où des rais de lumière implacable tentent de s’infiltrer à travers les jalousies.Le personnage déjanté de Robert s’adressant à mes « Trois graces » :
« Dites-donque ( accent sétois ) les filles ,vous n’en avez pas assez de tremper dans le grand étang , figées comme des statues ! Allez …bougez un peu … nous sommes au pays de la biguine , bon sangue »
« Mais c’est Annie qui nous l’a demandé . Elle a bien précisé : soyez bien droites comme quand on posait chez le photographe pour les portraits de famille ou pour celui de communion ; surtout pas de naturel ,ne dévoilez pas ce qu’il y a en vous !vous etes des personnages , des statues :elle aime tellement la statuaire religieuse,elle la prend souvent comme modèle . Elle précisait meme , à la Keita ,vous savez cet éminent photographe africain qui a l’art de vetir ses modèles d’un tissu ayant le meme graphisme que ses décors :carreaux noir et blanc sur fond à carreaux noir et blanc »
« Ou sans rieng… ce serait encore mieux .. ! »
« Robert , si nous étions toute nues ,comme tu as l’air de le désirer , nous ne serions pas ici ! nous serions peut-etre encore au fin fond d’une galerie , à attendre le client !... »
« Robert ! d’accord pour « Les Demoiselles d’Avignon »,c’est un chef-d’œuvre donc tout lui est permi , mais pas pour elles ! elles représentent les femmes antillaises :la beauté ,la grace , jamais la nudité ;souviens –toi , quand Annie a crée les affiches pour le Salon Black-beauty , sur lesquelles on voyait une femme nue ,une pharmacie a refusé de l’exposer,justement à cause du sujet ;ici , l’élégance est de ne rien dévoiler . »
« Je suis d’accord avec toi Ruiz ! C’était pour les détendre …et d’ailleurs , je vais te faire une confidence :le portrait qui se trouve en face de moi et qui représente Kamala ou Sophie qu’importe , les femmes de ta vie tout simplement , traitée en aquarelle dans son cadre doré ,je l’adore car tout simplement il est d’une pureté,d’une féminité : rien d’agressif , tout le contraire de moi qui crée« pour "provoquer", pour obtenir une réaction du spectateur et pour "inviter" ensuite, c'est-à-dire lui souffler : "Viens donc parler avec moi , je veux te raconter la stupidité, la violence, la beauté, la haine, l'amour, le sérieux et le drôle, la logique et l'absurde qui entourent notre vie quotidienne"(propos recueillis dans le site de Combas )
C’est pour cela que j’ai interpelé ces Trois Graces car comme il a été décidé qu’on vive ensemble ,à mon grand bonheur , nous allons nous enrichir mutuellement .
Tu étais bien l’ami de Sabartès ? j’aimerais que tu nous parles de Picasso ! Et ensuite tu nous parleras de Zadkine –Chagall – Foujita et aussi Chirico .
Et tous de concert : » Comme on est bien dans cette famille «