29 mars 2009

Pop Art


Warhol au Grand Palais
on y court , on y court
moi la première
« veni , vidi « et c’est tout !
hors mis le pur géni d’avoir inventé ces portraits à la peinture sur une impression de photo , mon avis est : tout ça pour ça !
Je n'ai rien ressenti devant tous ces chef-d'oeuvre ...
et puis cette foule à chaque "Grande expo " au Grand Palais !
Non , décidément ,Je préfère aller tranquillement admirer le portrait de Liz Taylor par Warhol au Centre Pompidou quand je le désire !
(et surtout le premier dimanche du mois où on y entre gratuitement , en famille ... )

25 mars 2009

Froid


une amie au téléphone :

"J'ai été frigorifiée à Athènes ce week-end "

une amie à Trébeurden

"le vent est glacial sur la côte "

Et moi , je n'ai jamais eu aussi froid que la semaine passée à Bonifacio ..

Raison de plus pour présenter ma dernière toile , grande :

"Si Lulu avait fait la transat " ...
(portrait en pied de Lola accompagnée de ma chienne Lulu )

Mon Titien


Je l'ai posé sur un oreiller en plumes , je l'ai regardé , mangé des yeux , longtemps , longtemps .

A soixante cinq jours , les yeux sont un peu dans le vague , mais ils sont déjà doux , très doux à l'ombre des immenses cils : cet enfant sera doux , je le devine déjà dans son regard .

Et puis ces grands yeux , encore nimbés de brûme ont fixé mon regard ; un petit zoom a fait le net , enfin le plus net qu'une pupille de six dizaines et quelque de jours peut le faire .

Sa toute petite bouche en "M" majuscule , tel que maman le brodait , en plumetis , sur les serviettes à thé en fil , ce "M" donc , s'est étiré jusqu'à faire une vaguelette , un sourire , le premier pour moi , comme cela , furtif , comme s'il s'exerçait , et puis un autre :
notre premier dialogue !

C'est bizarre , ce regard ne m'est pas inconnu , je l'ai déja croisé quelque part , chez quelqu'un , dans la famille , son grand oncle peut-être , enfin un air de famille , un petit détail venu de loin mais de quelqu'un de proche : émouvant , ma vue s'embrume en l'écrivant !

C'est bizarre , je le vois garçonnet , déjà : "Ranuccio Farnese " !

J'ai un Titien devant moi ...

J'ai voulu en savoir plus sur ce "Cardinalino di Sant'Angelo " : j'ai appris que ce Petit Cardinal de Saint Ange fut un grand mécène et un homme de grande droiture . Il fut salué pour son savoir et sa charité .Il fit travailler nombre d'artistes de l'époque , ses secrétaires furent des hommes de grande culture .
Je n'en demande pas plus , mais pas moins non plus pour mon petit d'homme !

(autre détail , qui intéressera mon poète favori : Ranuccio Farnese participa à l'élection du Pape Marcel II !) ...
Il n’avait que trois jours et déjà son regard de braise me rappelait Picasso
Quelques semaines plus tard , ce regard adouci me plonge dans une œuvre du Titien
Je feuillette un livre d’art en regardant mon petit fils !

12 mars 2009

Holidays


Mon ordinateur prend des vacances !

avant de l’éteindre pour quelques jours
deux petits textes sur une couleur
le noir

Le noir pensé par Christian Lacroix
alors que les derniers défilés
nous ont fait rêver
en noir
beaucoup
« Le noir que j’utilise n’a rien de zen . Il brûle toujours un peu quelque part , mettant en valeur l’or et les paillettes . Il y a une infinité de noir : le noir fragile des transparences , le noir morne des crêpes de deuil , le noir royal et profond du velours , le noir richissime du taffetas et de la faille austère , le noir liquide du satin , le noir gai et officiel du vernis . Il est rare que je ne souligne pas les autres couleurs d’un accent de noir . Sans son cerne , son relief et son aval , les autres couleurs me sembleraient ne pas exister .Le noir est une matière autant qu’une couleur . Il est lumière en même temps qu’ombre ( dont l’écrivain TANIZAKI a fait définitivement l’éloge ) . Il n’est ni tristesse ni gaieté ,mais allure et élégance .On ne lui résiste pas comme on ne résiste pas à la nuit .Les enfants ne devraient pas avoir peur du noir car si ses mystères peuvent effrayer , il contient aussi les réponses à ses secrets «


Un autre noir de Pierre Soulages
en mots
lui qui les peint d’habitude
en plein de tons

« J’aime l’autorité du noir . C’est une couleur qui ne transige pas . Une couleur violente mais qui incite pourtant à l’intériorisation. A la fois couleur et non-couleur . Quand la lumière s’y reflète , il la transforme , la transmute . »
(noir lumière , la bibliothèque des arts. )


et puis en vrac
un livre « Pour vous « de Dominique MAINARD

prix des Libraires 2009
une pensée pour l’éditrice
Joëlle LOSFELD

que j’embrasse

A bientôt

08 mars 2009

Les amis

Trente trois ans , l’age du Christ
Je la connais depuis ce temps
Nous étions en soixante seize
Sur un volcan
qui n’en finissait pas de cracher des cendres
tellement de cendres
que nous dûmes quitter la maison
et partir loin
car dans cette île quand on souffre
tout le monde nous aide
à souffrir encore plus
quand on cherche un abri
il y en a toujours un
mais à quel prix !
il faut souffrir pour ne plus souffrir
entraide – entraide
quand tu nous laches …*

et nous sommes partis
les trois petits sous le bras
pour un avenir meilleur
nous avons atterri
en Côtes du Nord
et c’est là qu’un jour ils sont arrivés

Emile et Anne
proposer leur aide .
sur le départ vers cette belle île au soleil
ils nous rapporteraient des valises de linge
laissées là-bas faute de pouvoir revenir

dans la ville interdite , couverte de cendres
et devant cette générosité
cette bonté
nous ne nous sommes plus quittés
l’amitié de ce couple ne nous a jamais lachés
nous pouvons le dire
nous faisions partie de la famille
et eux aussi
étaient de tous les grands évènements de notre nouvelle vie
et puis , longtemps après
quand nous sommes repartis
dans cette île
mais loin du volcan
ils sont arrivés les premiers
nous voir
tiens , comme par hasard
l’île souffrait d’une grève générale
ma seule et grande angoisse était
ne pas pouvoir quitter cette terre si un jour …
je voulais revenir en Côtes d’Armor
alors il est allé me chercher un jerricane rempli d’essence
que j’ai gardé toujours rempli
au cas où…
n’avais-je pas eu une chance inouie
un jour

de pouvoir prendre un avion
en pleine grève de carburant
grâce à la voiture de fonction
du mari d’une amie
traverser la Grande Terre , avec chauffeur ,alors que le long des routes se dessinaient des files de pauvres bougres avec des bidons …

il est parti il y a quelques mois

la dernière fois que je l’ai vue
je savais que c’était la dernière
« ne m’oublie pas «
m’avait-elle dit
il y a un mois et quelques
et hier soir, elle est partie



*l’histoire se répète et se répète à la Guadeloupe ; un chose est sûre : l’avidité des uns est exponentielle à la douleur des autres