12 janvier 2010

Les soldes...


Que Paris est triste dans cette grisaille d’après neige !

on s’était habitué au blanc immaculé qui recouvrait la ville

et qui prenait le relai des décorations de noël

nous laissant rêver encore un peu comme dans un conte

et puis les soldes

les laissés pour compte de la mode

un peu déprimant

on aurait envie de partir

de se dépayser

d’aller connaître d’autres cieux


et , d'après les exclamations de ma boulangère , il semblerait que seul le "Rouge d'amour " qui ornait mes lèvres , assorti à mon cache-nez et à mon bonnet de laine , donnait de la couleur aux rues du quartier ...



08 janvier 2010

un tableau

Le tableau que je présente dans mon dernier texte a été peint par mon maître Gérard Le Manceau , décédé prématurément l’an dernier

Les Filles de la Charité


Il y a des mots qui rappellent l’enfance

comme Noël , bien sûr que nous avons fêté il y a peu

comme la neige qui tombe en ce moment sur la France

Et il y a des noms , liés à l’enfance

comme le Père Noël

comme les Rois Mages

et …

comme….Saint Vincent de Paul !

Tout le monde connaît cet homme , renommé pour sa charité qu’il exerça auprès des enfants trouvés .

Alors se retrouver dans cet hôpital de la charité , par une glaciale fin de soirée de vacances , au milieu d’un grand nombre de souffrants nous faisait revenir sur terre plus vite que prévu .

Et , dans cette longue attente des urgences ,on avait le temps d’observer cette foule muette :

Comment ne pas s’émouvoir devant cette très vieille dame , allongée sur un brancard , serrant très fort dans ses bras …un lapin en peluche …

ou cette belle femme , enroulée dans une pelisse de vison , le bras en écharpe ,retenu à l’aide de la cravate en soie de son époux

cette jeune fille masquée et souffrante

ce jeune homme en siège roulant , blême

et parmi ces malades , la déchéance d’un clochard .

Et la familiarité des certains employés , s’adressant à cet homme comme s’il avait l’habitude d’être là ; et il a l’habitude d’être là , de se réchauffer près du radiateur brûlant , occupant un siège et obligeant les malades à rester debout ; le lendemain , il était encore là , ennuyant ces pauvres gens avec ses onomatopées qui n’intéressent absolument personne !

Et surtout , sortant de sa besace un litre de vin !

Comme disait mon fils : » chez Séphora , il y a des vigiles et ici , il n’y en a pas ; ou plutôt , on ne les voit pas quand il le faut«

Car il y a des choses inadmissibles dans ces lieux de souffrance : ce manque de respect pour la mémoire de la Compagnie des filles de la Charité , plus souvent connue comme les Sœurs de Saint Vincent de Paul.

La charité ne devrait pas être gratuite ; elle devrait exiger un effort de la part de celui qui en est gratifié …

Une très bonne année à tous et , comme le dirait ma nainaine , une très bonne santé !