22 mai 2009

Transhumance


On a pris les tenues d’été
non pas celles tropicales
non
plutôt la marinière rayée de Jean Paul Gaultier , les jeans et les pantalons blancs pour juillet !
On a rempli la voiture et direction plein ouest pour quelques mois , enfin jusqu’à la mi-automne !
A nous l’odeur iodée goémonée du petit matin
le plein large en pleine figure , du bleu , du bleu plein les yeux …
Le persil , le basilic et tout et tout
qu’on cueille dans le petit jardin des senteurs
pour les salades du jour
Sauf que …


On a oublié l’ordinateur !!!


Catastrophe
Dix jours sans
jusqu’à l’arrivée des enfants avec la fameuse petite valise noire plus précieuse que la diplomatique !
On se demande encore comment on a pu vivre dix jours sans
-les courriels de partout
-la presse , de droite , de gauche
- the Sarto pour avoir une idée de garde-robe pour la journée
- l’univers féminin du Figaro pour être branché question look
-Stiletto
enfin tout ce qu’on dévore avant de démarrer la journée éternellement estivale .

07 mai 2009

Quattrocento











Il y a une très belle exposition en ce moment:
« Filippo et Filippino LIPPI , la Renaissance à Prato » . *
Hier , donc , je suis allée au . Musée du Luxembourg , admirer les peintres italiens du Quattrocento ,
Tout d’abord , cette peinture « à la détrempe » rend les tons plus doux,d’un aspect poudré et soyeux donnant aux œuvres une plus grande ferveur ; peintures religieuses , j’ai beaucoup détaillé ces visages de vierges , essayant de déceler un détail ou une facture , prémices des beautés de Botticelli , qui , soit dit en passant , est un de mes peintres préférés .
Et on « baigne » dans le merveilleux : Filippo Lippi a cotoyé Masaccio puis plus tard , Fra Angelico . Il fut le maître de Botticelli qui formera le fils de Filippo, le jeune Filippino Lippi !Bref Maîtres et élèves au même rang : le Beau parfait!
Et puis , on se souviendra aussi de cette histoire d’amour : celle de Filippo et de Lucrezia et du fruit de leur amour interdit : Filippino .
On sort du Musée , sur un nuage ; rien à voir avec ceux qui recouvraient Paris en cette fin d’après-midi .

*Le titre de l’exposition est un peu erroné !On vient admirer des « Lippi « et , en fait , il y en a très peu !

01 mai 2009

Premier mai





la maison est emplie du parfum de toutes ces minuscules clochettes blanches; partout , des bouquets : petit cornet vert duquel jaillissent les brins fleuris , jardinière couleur amande qu'on plantera plus tard en pleine terre ou le"Vase d'avril" et sa procession de hampes à poison.

Car ces clochettes si odorantes sont toxiques ; trop belles pour être honnêtes!
Qu'à cela ne tienne , c'est toujours un plaisir de se les faire offrir en brin ou en carte par les gens qu'on aime .
Mon petit m'avait offert une carte représentant du muguet :"Bonne chance ,Maman chérie " avait écrit sa petite main enfantine : cette carte m'a suivie , partout . Quand je suis revenue près de lui , je lui ai rendu la carte : elle m'avait porté chance toutes ces années et , à mon tour , je lui souhaitais bonne chance : comme un talisman qu'on confie précieusement , en le couvrant de baisers et de voeux de bonheur...
et puis , tiens ! je vais verser une larme sur ces moments d'enfance où on osait dire plein de mots d'amour à nos petits , ou on les caressait dès qu'ils étaient à notre portée , à n'importe quelle heure du jour et même de la nuit quand ils étaient fiévreux et que tout naturellement on les blottissait contre nous pour les préserver .Et eux aussi , nous écrivaient des poèmes enflammés et faisaient de leurs bras le plus doux des colliers !
Maintenant , on ne peut plus , cette pudeur imbécile , cette peur de les trop couver ! comme si l'amour d'une mère pouvait faire du mal !
Et voilà , tout cela à cause de ces magnifiques fleurs qui embaument le salon ! elles ont dû m'enivrer un peu ...

Dernier jour d'avril


Bien sûr , depuis une vingtaine de jours on avait sorti les pulls rayés
et les bottines en caoutchouc
et le pantalon rouge-passé "Le Glazic" du pêcheur
Bien sûr on a stocké le "Pâté Hénaff " pour les petits creux des grands enfants
bien sûr , on a connu une petite tempête
un simple coup de vent
Alain avait fait le tour des amis
"Gardez vos restes de pain et laissez-les rassir "
et puis , mardi , mon mien a pris le chemin du laboratoire
trainant derrière lui un parfum de cannelle , de girofle , de poivre et de piment
dans la cocotte-minute
La veille , Alain était passé ramasser le pain sec
Puis l’avait fait tremper dans l’eau toute la nuit
Deux baignoires de bébé , pleines à craquer !
Et mardi soir , les paris étaient lancés
" On a fait quarante kilo de boudin "
affirmait mon mien
" non ! trente cinq " , martelait Alain
de toute façon dans le mail pour la famille , on dira quarante pour arrondir !
et puis hier , sous une pluie battante , ils sont arrivés
nos amis de toujours
une terrine de thon pour l’apéritif
des fraises guariguette , des chocolats , des brins de muguet
on s’est bien serrés autour de la table
j'avais sorti la nappe brodée de mimosas
la si belle , offerte par un ami ,du côté de Bora-Bora , aujourd'hui ...
avec le vase "Tsé-Tsé" piqué de blanches giroflées
celles qui embaument le salon ,tard , très tard dans la nuit
d'un parfum capiteux , sucré ,entêtant
et on a savouré le boudin créole
laissant traîner sur la langue ce goût de cannelle
pour oublier le piquant du piment
et puis le colombo
et au dessert , cacao , flan coco , gâteau à l’ananas
firent venir l’éclaircie
Rite initiatique , méli-mélo de cultures dès qu’on retrouve Perros

Alors
après tout cela
Que le soleil fut !

Et le soleil fut