28 février 2009

Il y a eu ...




Il y a eu
le musée
avec les iguanodons
et les diplodocus
Il y a eu
Notre Dame
et son jardin
et les balançoires
Il y a eu
les marionnettes
à » La Charlotte »
et un peu peur …
jusqu’au gateau au chocolat
du goûter
Il y a eu
La chandelle à St Merri
et la petite prière
et le Musée Pompidou
et tout là-haut , au « Georges «
pour voir la Tour Eiffel
et Montmartre
et tout en bas
les personnages de "Niki "
Il y a eu
le bac à sable de Notre Dame
avec tout au fond
en perspective
le dôme du Panthéon
dans le froid
et puis en rentrant
il y a eu
« la Petite Sirène «
et « Némo «

et « Le Bossu de Notre-Dame «
et ce soir

après la galerie des enfants au Musée national d’art moderne
« Aladin »


« Prince Ali , sa seigneurie …….. »


* en photo : "Le portrait de sa soeur " par "Djounioh" ,( seuls les initiés peuvent comprendre ) c'est -à -dire l'ainé des petits , soixante mois .

Photo montage effectuée à la Galerie des enfants du MAMP

Privilège


Huit jours avec eux
à les regarder se réveiller
s’étirer
tourner la queue de Ninnin
autour de l'index
ou la passer sous le nez
s’endormir un peu
encore
s’étirer plus fort
toujours les yeux fermés
coincer Ninnin entre le cou et la petite épaule
comme un traversin
c’est encore le rêve
avant l’éveil
et les paroles
jusqu’au coucher
*" Portrait de Ninnin " par Djounioh

Tendre enfance


Petit déjeuner avec elle
quarante sept mois
Radio –Classique
toujours
« la musique est criste «
me dit-elle
« comme pour quelqu’un qui est mort… »

me dit-elle

je tombe des nues !

car on écoute Peer Gynt
l’Andante Doloroso
« La mort d'Åse »


!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

18 février 2009

J'ai entendu le chant des grenouilles !

I-télé , ce mercredi matin :
barrage d’émeutiers à Pointe-à-Pitre :
en bruit de fond
une petite sirène et le son mat de bottes
et…

le chant des grenouilles

à tue-tête .
personne n’y prend garde
sauf moi
qui sait que là-bas
il n’y a pas de nuit tranquille
sans cette berceuse .

mais dans cette nuit ténébreuse
elles n’ont pas alerté
du danger
en se taisant !
et pourtant

elles sont muettes
avant que la terre ne gronde
avant les hurricanes
aussi
une heure pile avant les vents mauvais

et redonnent le "la "
une heure après les dégâts
cette nuit
elles ont snobé
la colère humaine .

16 février 2009

Air de printemps


Hier
petit dimanche sous un pâle soleil
lendemain amoureux de Saint Valentin


peu avant midi
pause cigarette Chez Benoît
col officier – plastron double - six paires de boutons
avant le coup de feu

Agnus dei derrière les vantaux de St Merri

Et puis un Sempé
rue St Martin , devant la boulangerie
trois petites anglaises attablées
sous un rayon de soleil
le seul
dans la foule des passants
comme sous un projecteur
sur une scène de théâtre

Quai de la Mégisserie
des primevères d’élevage
dans leur jupe en crépon plissé
et les magnolias
qui bourgeonnent.

au niveau du Pont Neuf
je continue
préférant marcher
sur " L' Pont des Arts "
on se sent plus léger sur les planches

c’est dimanche sous La Coupole
c’est bizarre
tous les sages qui l’habitent
ne devraient pas chômer
j’ai toujours pensé
qu’il n’y a pas de dimanche pour les idées !
et pas non plus
ni de jour ni de nuit
enfin moi
ce serait ainsi
si je n’avais que le droit

de rêver .

« Voir l’Italie et mourir »
sur les bannières
du Musée d’Orsay
en avril

au printemps ...
(Et pourquoi ne pas rêver à un autre printemps
avec ce "manteau de printemps " justement
un printemps au delà du Col des Nuages
là bas en Extrême-Orient )

« La montagne vêtue de brume
S'enrhume.
Un pin éternue et frissonne "
(La chine dans un miroir )

et puis , bien sûr "Les Funérailles de Monna Lisa" de MING

à voir très vite au Louvre

13 février 2009

Quand les chats sont gris


La nuit
Quand tous les chats sont gris
Je pense à Chouquette
Et je revois et surtout je sens
Son petit corps qui « grelotte »
Par ses éclats de rire
Comme si son petit être
Etait remplis de grelots
En cristal
Tellement son rire est clair et contagieux
Et c’est en lui chantant

« Le Roi Louie…
Badoum –badoum
C’est moi
Et je vais t’arranger ça
Tiens , prends une banane ….
»
Ploup -ploup

Et alors
Toute la maison retentit
De son éclat de rire
Et en même temps
Ses yeux bleus brillent de larmes de joie
Et ses joues si pâles
S’empourprent de bonheur

Encore

Et ça recommence
Et je ne me lasse pas
De lui chanter « Le Roi Louie «
Rien que pour sentir ces petits grelots
comme ceux de Papageno
ou celui de Oui-oui
Et voir ses yeux briller
Et ses joues s’empourprer

Encore…



» Oh youpidou! «

09 février 2009

salles obscures


Hier soir
nuit froide
sous un pâle clair-de-lune , on se dépêche de s’engouffrer au plus profond des Halles
vidé des hordes de jeunes désoeuvrés


des brigades de CRS patrouillent

à croire qu’on s’est donné rendez-vous pour découvrir le film dont on parle : »L’étrange histoire de Benjamin Button « .


des jeunes en majorité
des jolies parisiennes ,très minces et très belles dans tous les styles
mais toutes avec style
beaucoup de bottes , de boots , en cuir , en daim
des tennis aussi avec de gros collants
en accordéon sur leur longues jambes si minces

à la "Jenny Alpha "
avec des robes mini en laine
et des jeans
beaucoup de cache-nez
et des bonnets de laine au raz des sourcils
des bérets enfoncés
un bonnet péruvien tout bariolé dans cet ensemble plutôt gris et noir
un couple de boliviens au profil de condor
un accent anglais enroulé dans un châle tartan
de longs cheveux souples brun – blond – roux
de tout , de tout , de tout
des parisiens de partout
des langues de partout
un couple d’amoureux homo


une salle complète
des maxi-gobelets
de coca ou de corn-flakes
et l’écran plein de beauté
et du Fitzgerald tel qu’on le voit
au travers de ses mots
dans ses Nouvelles
Blanchett et Pitt
Daisy et Benjamin
magnifiquement beaux
une chanson des années cinquante
qu’écoutait le grand frère d’une amie
Les Platters il me semble
mais il faut vérifier
et les Beattles


et la séance terminée
on se lève serein
à nouveau les boyaux du ventre de Paris
et cette poignée de "maudits "
nourris aux substances illicites
une femme perdue
antillaise

seule et loin
de sa terre qui souffre
est-elle jeune
on ne sait plus
et cette jolie parisienne
qui fait demi-tour
et lui offre son maxi-gobelet
encore garni de pop-corn
serait-on plus humain
underground ?

08 février 2009

Fée d'hiver


dehors , il neige

dedans

ambiance feutrée

on croque

les enfants sages

les jacinthes

s'épanouissent

libérant

de leurs clochettes

rose-lilas

les premiers parfums

printanniers

07 février 2009

pensées


"dans cette ville inerte , cette foule si étonnamment passée à côté de son cri ...dans cette ville inerte , cette foule à côté de son cri de faim , de misère , de révolte , de haine , cette foule si étrangement bavarde et muette ... "
Aimé Césaire

06 février 2009

L'Epître





















Mardi fut une journée laborieuse (cf le Larousse : « Qui travaille beaucoup, qui aime le travail « )
j’ai sorti le croquis de Lola qui sommeillait depuis novembre dans le paquet de « Canson »
je suis montée dans mon atelier où j’ai préparé le tableau
le soleil apparaissait à nouveau et me donnait envie de travailler .
Un cinquante figure
ambiance boisée
style bande dessinée
ne m’avait-on pas reproché il y a quelques années , de la part d’un « émérite peintre saintois , star de la peinture lèpreuse comme l’avait baptisée une amie , que dans mes tableaux on voyait les traits !!! »
Eh bien , je me suis engouffrée dans ce mauvais penchant
dans ce défaut pervers
j’ai profité de cette faiblesse pour faire une autre peinture .
Mercredi
jeudi
avec Lola , Lola
qui me suit du regard
qui me donne tant d’énergie et de bonheur
je travaille jusque tard dans la fin d’après-midi
puis je sors prendre l’air dans les rues de Paris
le ciel est encore bleu- ciel
puis je le vois se faire " bleu -évangile" ( comme je m’étais entendu dire un jour à mon amie Anne Marie qui peignait sa fille :« fais un bleu évangile pour cette maternité ! »)
devant St Gervais d’un blanc éclatant
il devient bleu- nuit , exacerbant encore plus la blancheur de l’église
comme dans un miracle !
je contourne le lieu , j’entends des bribes de prière
j’entre et me retrouve presque seule au milieu des rangs de prie-Dieu
devant l’autel , des moines tout de blanc vêtus
et des nonnes , des Immaculée-Conception , par dizaines
j’écoute l’Epître et discrètement je sors , me faisant promesse de revenir un soir pour les Vêpres
Je continue ma ballade

l’Hotel de ville est lui aussi blanc- d’illumination
ainsi que la Tour St Jacques , découpée , dentelée
comme une apparition dans le ciel noir* de Paris .
comment ne pas penser
dans ce texte tout imprégné de religiosité
à l’exposition de David Lachapelle , en art majeur
« La Guerre Sainte «
(obcénité et paradoxe de la guerre sainte )

taper sur goggle "david lachapelle s'expose à la monnaie"
des tableaux dérangeants ,comme à son habitude
traités comme des livres d’images d’enfants en trois dimensions









(pas " enfants en trois dimensions " mais "images en trois dimensions "!





tout cela pour placer un mot d'enfant ,de mon fils ,il devait avoir six ans ,alors qu'à peine éveillé , il savourait sa blédine (gourmandise de vacances créoles !) , scrutant l'étiquette du paquet , il me posa cette question :





"Maman , c'est quoi des enfants instantanés?"





il avait bien lu : "farine pour enfants instantanée " !!! )









*et comment ne pas écouter les mots de Fabienne Verdier à propos du noir
« Le noir est la couleur de mon ascèse . J’ai longtemps cherché une coloration de peinture qui soit capable avec une grande ferveur de représenter , d’interpréter et d’incarner l’essence du monde . Une couleur qui serait comme une rêverie dilatant notre esprit , une couleur agissant en communion avec l’universel .Le noir n’a jamais été pour moi synonyme d’une perception tragique , associé à l’enfer ou à la mort , comme chez Goya , Munch ou Soutine . J’ai toujours été attirée par cette couleur monastique qui me semblait exprimer l’excellence intérieure . Ma première passion du noir remonte aux manifestations les plus anciennes de la peinture , aux bisons des grottes d’Altamira , en Espagne . Une force d’expression que je n’ai retrouvée qu’en Chine auprès des grands maîtres de la calligraphie . cette ascèse du noir que je pratique depuis vingt cinq ans déjà m’a aidée à me débarrasser des assises du raisonnement , à retrouver dans la peinture sa puissance expressive essentielle . En un mot , le noir est un révélateur d’intensité et de plénitude .