30 juin 2009

été


Juillet
un courant-d’air traverse la maison
un parfum de marée , tiède et salé
s’enroule dans tous les coins et recoins
puis s’échappe par les portes grandes ouvertes
laissant derrière lui une pointe de foin
lourdement parfumée aux fleurs de troene
croquis d'une styliste ,Isabelle Oziol de Pignol

27 juin 2009

Terre , terre






Et si j'appelais ma première terre-cuite bretonne " Catherine " !


Car c'est grâce à Catherine que je me suis remise à modeler ; depuis ce soir où elle m'a invitée au cours d'Histoire de l'Art sur " Qu'est-ce-qu'un style ?"


où j'ai aperçu ,au fond de la pièce , un four à céramique , le même que chez Mireille Prompt ; où le professeur de sculpture m'a autorisée à m'en servir et qu'aussitôt , je suis allée m'acheter un pain de terre et à construire cette baigneuse !


Avec ses spartiates et son short noir ,simplement , petits boutons de seins nus , les mains présentant de minuscules coraux et sa couronne de coquillages , oui , je crois , ce prénom Catherine lui va bien ...

26 juin 2009

"Thriller"


« Maman »…
à trente six ans on décroche le téléphone et , comme par enchantement
Maman sait pourquoi on appelle !
Depuis ce matin , elle pense à son garçon
Elle se souvient l’avoir trouvé un jour
mort de peur derrière le canapé du salon
découvrant le clip « Thriller « de Michaël Jackson
Et , aujourd’hui , cette star a disparu
Tous les médias en parlent
On passe en boucle ses clips
et , elle , a devant les yeux cette scène
du grand salon vide
avec ce garçonnet tremblant de peur
derrière le « Chesterfield « …


"Tu es là, presque tranquille, devant l'écran d'écriture et, pour cet homme mort dont tu n'avais pas grand intérêt mais qui avait ton âge, voici que tu te surprends à verser une larme. Puis deux larmes. Et puis trois. «Michael Jackson est mort» sont des mots qui ne vont pas bien ensemble."
Gilles Leroy (écrivain ,prix Goncourt pour son livre "Alabama song ", magnifique roman ! )
Yann Moix explique le mystère de la star décédée la semaine dernière et justifie l'émotion que cette mort a suscitée.

Michael Jackson, toute sa vie, fut un homme à l'envers. D'habitude, on commence par être un enfant, et ensuite seulement, on devient un adulte. Michael fut, lui, privé d'enfance : par son père, d'abord, qui le frappa et le détesta, le moqua et l'humilia, et par la gloire enfin. À sept ans, il était déjà une star planétaire avec hommes d'affaires aux mollets, managers aux talons, et groupies aux trousses. Il a donc fallu que Michael diffère son enfance à plus tard : c'est-à-dire à l'âge qu'ont généralement les adultes.
L'accuser de pédophilie quand il était «grand» n'aurait donc pas plus de sens que de l'avoir accusé de gérontophilie quand il était «petit». Devenu (enfin) enfant dès que sa fortune et sa célébrité ont pu le permettre, il a passé les dernières années à jouer avec des enfants de son âge. C'est pour cela qu'on ne le voyait plus sur scène : plutôt que de faire des tours du monde, il faisait le tour du sien, c'est-à-dire des tours de manège. Lorsqu'on épluche les comptes et engueule les roadies à sept ans, qu'on vérifie le calendrier et qu'on passe ses journées dans la fumée des cigares, qu'on a commencé par la fin, on se retrouve à quarante-cinq ans en photo à côté de Mickey, tout simplement parce qu'on a relégué (pour des raisons d'agenda) son immaturité en fin de vie.
Yann Moix. Crédits photo : Le Figaro
Michael Jackson est, ainsi, un être à la chronologie inversée. Mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle il est un homme à l'envers. En effet, l'aspect «reverse» de sa vie se traduit également dans ses rapports avec la célébrité. Michael fut une star mondiale à l'heure où les autres rentrent tranquillement à la maison boire leur chocolat chaud et faire leurs devoirs. Il a donc commencé son existence par un maximum de célébrité, ce qui, là encore, correspond à un processus inversé : il faut habituellement des années et des années pour acquérir une gloire planétaire, une notoriété mondiale. Mick Jagger, par exemple, a été obligé de terminer ses études d'économie avant de devenir Mick Jagger. Quand elle avait vingt ans, personne ne connaissait Madonna. Tandis que lorsqu'il avait vingt-cinq ans, cela faisant vingt ans que le monde entier connaissait Michael Jackson. Là encore, ayant commencé par la fin, Michael n'aura eu d'autre choix que de terminer par le début : de là son obsession, à mi-vie, de l'anonymat, du retrait, de la réclusion. Il a voulu s'effacer du tableau de la célébrité. Il a voulu finir, non seulement en n'étant pas célèbre, mais en ne l'ayant jamais été. Il aurait rêvé, non pas simplement de n'être plus reconnu, mais de n'être plus jamais reconnaissable. (Avouons qu'il avait presque réussi.)
Il est évident que nous sommes là au cœur même de sa volonté de «changer de couleur» : dans un monde, non seulement de Blancs, mais blanc tout court, façonné par et pour les Blancs, se blanchir fut une façon de se fondre dans le décor, de disparaître des regards, de n'être qu'un flocon sur une étendue neigeuse. Jagger, Presley ont passé toute leur vie à travailler dur pour devenir des Noirs ; à l'envers de tout, Michael aura tout fait pour devenir un Blanc.
Ce qui fascine d'ailleurs dans cette inversion, dans ce passage voulu de la célébrité à l'absence de célébrité, c'est que celle-ci est devenue tellement monumentale que croiser Michael Jackson dans la rue (dans une rue de Disneyland) était devenu la preuve que cela ne pouvait être le vrai. Cette célébrité hors norme lui aura finalement servi d'anonymat. Qui d'autre, dans l'Histoire de l'humanité, aura pu expérimenter cela, que d'être sempiternellement pris pour un sosie, que d'être beaucoup trop vrai pour se ressembler vraiment ? On s'étonne que Michael Jackson fût pauvre à la fin de sa vie : rien de plus logique, puisque milliardaire à l'adolescence, il fut là encore la victime d'une inversion de tout parcours humain traditionnel. Son but était forcément de finir ses jours comme ils auraient dû commencer, dans le dénuement. Là encore, il a réussi.
Il a réussi ces trois choses inouïes à partir de trente-cinq ans : devenir enfin un enfant, devenir enfin anonyme, devenir enfin pauvre. Mais enfant à la manière d'un adulte, anonyme grâce à sa notoriété, pauvre à l'aide de sa fortune (sa façon de s'endetter n'est permise qu'aux fortunes colossales). Il se sera donc offert à la force du poignet, et en déployant des moyens démesurés, un point de départ naturel. Il y sera parvenu par une débauche d'artifices. Et de feux d'artifice. Même sa mort nous apparaît comme une naissance à l'envers : décédé d'avoir pris trop de médicaments pour vivre.
Oui, un homme à l'envers, qui semblait aller de l'avant. C'est le principe même de cette danse qui le rendit célèbre : le «moonwalk». C'est cela, une révolution, c'est avancer vers le révolu. C'est avancer vers l'arrière. En ceci, Michael Jackson aura révolutionné non seulement la musique, mais son époque. Et aujourd'hui que la terre entière le pleure, musulmans, juifs, athées et chrétiens, d'une larme identique et universelle, impeccablement planétaire, on se réjouit au moins d'une chose : de ce que les peuples peuvent souffrir d'une même chose. Michael nous aura apporté, avec ces envers à l'endroit, quelque chose d'inattendu : la première paix mondiale

24 juin 2009

Romantico-surréalisme

Buée de chaleur sur le paysage

pas d'horizon

ciel et mer entremêlés

alors

on croit que les voiliers volent

au dessus des chaos de Ploumanach

comme dans un dessin de Folon

15 juin 2009

Florilège





































Les Enclos paroissiaux


Je mérite des claques !

Suis -je obligée d'avoir des amis à la maison pour leur faire découvrir ces merveilles !

Qu'attends-je pour prendre ma voiture et aller admirer et admirer sans jamais me lasser ces splendeurs qui m'entourent , ces oeuvres aussi chères que tout ce que peut renfermer le Vatican à lui seul !

Je pleure d'émotion devant tant de splendeurs !

Et , au détour d'un champ , dans un bourg quelconque , on est en arrêt devant ce travail d'orfèvre que sont les Enclos paroissiaux
Cet ange fait partie du retable de l'église de Bodilis ; jusqu'à mes dix ans , je m'amusais parmi tout cela : en effet , mon amie Marie Françoise avait un mur mitoyen avec celui qui entourait cette église et nous courions sans souci à travers les pierres tombales quand , habillées de nos petites robes de velours , nous allions à la messe , en sautant le muret au fond de son jardin !
Cet après-midi , après m'être recueillie devant ces statues polychromes , je suis sortie dans le cimetière et j'ai entendu dans le jardin derrière le mur de pierres , une tondeuse à gazon : j'ai franchi la grille , me suis engagée dans la petite ruelle et me suis retrouvée devant un portail avec interphone .J'ai aperçu une femme blond cendré au fond du jardin : j'ai appelé de toute mes forces mon amie d'enfance . Elle s'est arrêtée au milieu de l'allée et quand je lui ai dit mon nom , elle a couru et nous nous sommes retrouvées dans les bras l'une de l'autre ...
ça faisait quinze ans qu'on ne s'étaient vues

14 juin 2009

Soleil voilé



Brume précieuse ...

Non , ce n'est pas en Extrême-Orient ,mais à Perros au crépuscule !

07 juin 2009

Encre de Chine


Quelques grains de sable sur l’accoudoir du canapé
Dans la lumière dorée du coucher de soleil
C’est tout
C’est tout ce qu’il reste du week-end avec eux
Grains de sable remontés de la plage dans les petites mains qu’on n’a pas lavées
" T'es-tu lavé les mains ? "
la bouche voudrait dire oui mais les yeux ne savent pas mentir à soixante sept mois !

Et puis il y a eu cette remontée de l’escalier :

" Quelqu’un a grabouillé les feuilles dans mon atelier ! "
( comme dans "Boucle d'or et les trois ours "!)

" oui ", renchérit la petite ," il y a plein de noir sur les feuilles "
les yeux aussi noir que dans la chanson russe !

" C’est moi , mes amours mais ce n’est pas grave !
j’ai tout simplement essayé de faire un dessin . "

" Tu vas être punie "
m'admonestent ses yeux de braise !

c’est vrai que j’avais essayé l’encre de Chine , que je m’étais installée devant son chevalet (je lui ai installé un petit atelier ), que j’y croyais à cette nouvelle façon de travailler , tellement fort que je n’avais pas acheté la petite bouteille d’encre de Chine , celle , carrée avec un petit bâton dans le flacon , non , carrément le litre , comme celle d’alcool à 90° , je voyais grand , tant qu'à faire !
J’avais fait des essais de calligraphie , mais je n’avais su représenter que des semblants de rimmel sous des yeux chagrinés …
Vais-je couper court aux prémices de mon futur art après ce procès et la sentence sans appel de ces chers petits monstres ?