04 juin 2008

La Sirène de Trestrignel


sorti les pinceaux
commencé les gammes par du collage et huile sur toile :
"La Muse de Trestrignel"

03 juin 2008

"YSL "



hier , il s'en est allé …

Chaque fois que je passe devant ce bouquet de roses posé sur ma table , je me rappelle :

Ce jour où , dans les grands escaliers de la maternité , je croisai une 3ème année , magnifiquement enroulée dans sa blouse blanche et son parfum ...

Je me souvins qu’alors , jeune élève sage-femme , je fis volte –face et lui demandai : « c’est quoi ton parfum ? «

Elle , d’une beauté racée , brune , type andalou , me regarda du haut des trois marches qui nous séparaient et me lança « Y » !

Moi qui , de la savonnette « Bébé cadum « m’étais dévergondée en m’aspergeant de « Bien-etre – lavande « puis du "Canöé" cher à toute soixantuitarde , j’ai alors su que j’avais trouvé ma signature , ces quelques gouttes qui mettent un point final à notre mise en scène quotidienne , la toilette !

Une dizaine d’années plus tard , sous d’autres cieux toujours bleus , je m’adonnai alors à « OPIUM « , longtemps , longtemps , le temps de la trentaine et puis , arriva « PARIS », autre parfum , peut-etre moins dévergondé , sûrement , mais tellement chic : le souvenir des buissons de roses embaumant une courette en plein midi , un jour de juillet , chez tante Françoise à la campagne , cette même senteur qui , quarante ans plus tard , se dégage d’un col de renard ou d’un carré de soie portés par cette fillette devenue grande .

Et puis ce flacon , élancé , très pur , rose-fuchsia , superbe « ELLE » , j’en suis à mon deuxième ….

Toutes ces fragrances ont borné ma vie , étape par étape , fraiches pour la liberté , un peu entêtantes pour l’obstination de la jeune femme , senteur plus proche des souvenirs pour la sérénité …. Mais toujours ce « YSL » … chaque matin depuis … oserais-je l’avouer … une belle quarantaine d’années .