22 avril 2010

journée ( extra) ordinaire de vacances aux Antilles


Et quelques jours en plus

sur un volcan *

apaisé

« collé-serré «

à celui qui tousse à Montserrat

au large de Deshaies

A cause d’un autre qui crache

Là haut dans le froid et la glace.

Une autre journée qui baille et s’étire au soleil

Entre la promenade du petit matin

les bains

tantôt à droite

tantôt à gauche

du « U » de la Marina

plage du lagon

plage de l’UCPA

sans Ana et ses petits

mais avec Tina …

petit arrêt chez « Miskad »

découvrir ses créations

bonjour à Corinne

dans sa boutique « Banana moon «

et arrive midi

repas typique

qui pique

sieste sous le ventilo

puis petit bain

de soleil

et de mer

et en soirée

visite dans la famille

et retour tranquille

avec toujours

toujours

sa part du repas pour le soir

dans une petite boite en plastique

soit rose indien

soit vert turquoise

soit jaune fluo

bref couleur tropicale

avec dedans

précieusement

quelques marinades de pisquette

un talchou d’aubergine

un petit reste de colombo

avec un gros piment

un court-bouillon de poisson

enfin

quelque chose à partager

un lien familial

tout simplement !

*La Soufrière, d’une rare clarté alors que la Basse-Terre sortait à peine des limbes de l’aurore , admirée du bateau « Miss Guadeloupe » à notre retour des Saintes .


(en photo , une de mes anciennes toiles )

17 avril 2010

Les Masques d'Ulrich


Et puis il y a eu la visite chez Ulrich

A l’ilet Cabri

Face à la baie des Saintes

On était attendu

Yvon , le pêcheur nous y a conduit

En bateau

Ulrich fait des poteries

Sur cet ilôt où personne n’a le droit d’y habiter

Seul Ulrich a l’autorisation

Il s’est construit un four en briques réfractères

Et il trouve son argile , rouge , blanche et noire

Sur l’ilôt

Ça aussi , c’est interdit

Mais Ulrich a le droit

Et il m’a fait visiter son territoire et découvrir ses poteries

Que des masques !

maquillés à la manière des indiens d’Amazonie

Scarifiés

Je suis repartie avec deux dans les tons ocres et noirs

Il donne des cours aux « voileux » de passage

Ce superbe « garçon « se plait là

Seul …

Avec le petit voilier au mouillage pour aller faire son ravitaillement

Le Cinq mâts


Et aussi cette rencontre

A l’heure du punch

Les pieds dans le sable

Deux magnifiques jeunes femmes

« Bonjour « !

« Bonjour » !

"vous voulez prendre le punch avec nous ?"

et voilà comment elles sont restées partager notre repas

Photographe et journaliste pour la 5

Elles étaient arrivées sur le cinq mats

Au petit jour

Et cherchaient une idée pour leur reportage

Et voilà comment elles ont organisé un interview

Avec le cameraman du groupe

Interview de Raymond Joyeux , poète saintois

Chez qui nous déjeunions

La vie n’est faite que de belles rencontres !

16 avril 2010

Philanthropie





Il est vingt heures et la nuit est noire .

Je suis face à mon mug de « detox tea » et je rêve

Je rêve à mes vacances qui prennent fin

oui , je l’avoue , je n’ai rien fait

Rien

Nothing

Nada

Je n’ai fait que lire et parler avec mes belles-sœurs et goûter leur cuisine indienne

Et j’ai vu les amis de toujours

Tantôt aux Saintes

Tantôt à Pointe-à-Pitre

Et maintenant , je rêve d’ aujourd’hui .. .

Nous étions partis en début de matinée direction : Bouillante

On nous attendait pour midi chez Philippe , le vieux « fwèou « ( frère en créole ) de mon mien :les bancs des jésuites en ont fait des amis à la vie , à la mort !

Quittant la Grande –Terre , nous avons pris la direction du Col des Mamelles : aussitôt , nous voilà « phagocytés« par la forêt tropicale .

Il avait plu , tout était vert ;le long de la route fleurissaient les balisiers tels une haie d’honneur ! on entendait les oiseaux jacasser et s’en donner à cœur joie l

Puis ce fut la descente sur Malendure et Bouillante .

Nous avons grimpé la pente abrupte de « Thomas » le lieu-dit et , sur le plateau , la maison était là dominant la mer des Caraïbes , maison créole , immuable et si attachante ! Josiane nous attendait , comme toujours , et le plaisir de se revoir était intact ;le temps de poser la cocotte–minute dans la cuisine ( de granbonheur , ma belle –sœur s’était mise aux fourneaux pour préparer un colombo de cochon pour Philippe , un plat qu’il adore , surtout préparé à l’ indienne comme seules savent le faire mes belles-sœurs ! Nous avons ainsi traversé toute la Guadeloupe avec cet arôme de curry dans la voiture !!!) et la conversation a repris là où nous l’avions arrêtée il y a dix huit mois .

Le temps d’admirer encore et encore les longues mains de Josiane , je crois que ce sont les plus belles mains que je n’ai jamais vues ; je ne peux m’empêcher d’en parler et je crois que je la complimente à ce sujet à chaque fois que je la vois !

bref , petite parenthèse pour une rareté que j’ai plaisir à signaler .

Le temps donc d’entamer la conversation et arrive le vieux « fwèou « dans sa voiture « Café Chaulet » car il est le gardien du trésor familial : la plantation de café la plus importante de Guadeloupe .

Et Philippe m’apporte dans ses grandes mains , des fleurs de café !

Philippe Chaulet , donc est un personnage de Guadeloupe ; pour moi , il est la Guadeloupe . C’est la seule personne qui sait me parler avec autant d’amour et de conviction de sa terre ; il est sa terre ! Ce serait la seule personne digne de représenter ce pays : Philippe est politicien , président du groupe UMP pour tout dire . Mais Philippe n’est pas une étiquette il en est au-dessus .

Et il a des choses à raconter à son vieil ami , et il parle , alors que Josiane apporte les plats : les éternelles écrevisses de la propriété ,entre autre ,au goût sans nul autre pareil car pêchées dans ses ruisseaux qui dévalent la montagne et cuites au court-bouillon .Petites bananes pour le dessert et café Chaulet , bien entendu .

Entre temps , un Haïtien , un jeune gosse de vingt deux ans , est passé lui dire au revoir ; tout habillé de neuf , style rappeur , casquette à grande visière , grand tee-shirt sur grand bermuda , tennis neufs et tout en blanc, une chaîne et un Christ en argent autour du cou ! Ce jeune garçon part rendre visite à sa « manman « qu’il n’a pas vue depuis six ans , les valises pleines de produits de nécessité comme du « jex-citron « liquide vaisselle par exemple , eh oui ! produits rares là bas à la suite du tremblement de terre .Un enfant livré à lui-même que Philippe a aidé à avoir ses papiers en l’employant sur ses terres , un enfant que Philippe a suivi à tel point que ,pendant le repas , il a téléphoné plusieurs fois à l’aéroport pour savoir si son protégé n’avait pas eu de problème et s’il était bien installé dans l’avion .

Et c’est le premier des trois cas semblables que nous allons découvrir tout au long de cette après –midi .

Nous étions donc au café !

Puis nous nous sommes changés , enfilant un vieux tee-shirt et nous voilà dans la camionnette « Toyota », les trois chiens installés à l’arrière pour une ballade là-haut , très haut dans la montagne dans ses plantations de café , de cacaoyer , au cœur de la bananeraie : le temps de couper un régime de « poyo » ou bananes à cuire pour la belle-sœur et nous voilà de retour , les chiens dissimulés sous les grandes feuilles de bananes qui seraient le régal des cabris , pour une ultime visite dans l’usine de torréfaction située derrière le Musée du Café appartenant à la famille : que ça sentait bon !

Et c’est là que j’ai fait une riche rencontre : une famille d’Indiens Taïnos , la seule de Guadeloupe , tous les autres ayant été décimés au seizième siècle .( On trouve ces populations dans l’île de la Dominique , au large des Saintes ils vivent encore ) . Philippe en a fait venir un couple , l’a embauché dans sa manufacture de café et …est déjà né un petit indien ;on espère qu’une colonie repeuplera un jour la Guadeloupe .

Moi qui suis très attirée par l’art Taïno , art de cette population , j’ai eu l’impression de me retrouver des siècles en arrière .Je n’ai pas pu m’empêcher de leur demander de poser avec moi , ce qu’ils ont fait sans hésiter . Ce sera la photo vedette du jour !

Et , pour terminer la journée en douceur , la visite de la chocolaterie située derrière la torréfaction avec possibilité de tout goûter !

Voilà pourquoi ,ce soir , je suis devant ma tisane detox !!

Car j’ai goûté : le chocolat à la mangue , celui aux fleur d’hibiscus et tous les autres , et je suis repartie les bras chargés de tablettes pour mes belles-sœurs !

Et cette dernière rencontre , celle de cette jeune femme qui fabrique les chocolats :elle était au RMI ; Philippe l’a embauchée et lui a dit : » fais ce que tu veux « et voilà : elle fait des merveilles !

Philippe est ainsi , philanthrope et tous ses employés l’adorent ; il y a une ambiance de détente et tout le monde travaille consciencieusement à son « poste « .

Il a bien fallu partir car il était presque dix sept heures et la nuit tomberait avant notre arrivée en Grande–Terre .

Il est très tard , la nuit est noire , les grenouilles chantent

Mais je sais que je ne pourrai pas dormir ce soir : j’ai fait trop de belles rencontres !