21 juin 2007

Ode à Lulu


Ode à Lulu,morte comme une chienne…
Nous étions en famille,loin de toi ,à 6.000km avec entre nous ces sales 6 heures de décalage ,et tu es partie dans la douleur , surement empoisonnée…

15 juin…Nationale 7 , la Sologne et je pense à toi ,ma belle Lulu,ma Lucrèce !

Te souviens-tu ,il y a 8 ans déjà :j’étais allée te chercher à la SPA ; je t’avais choisie car tu étais la plus espiègle de la portée : le lendemain, j’étais retournée pour prendre ta sœur pour que tu sois moins seule : tu étais toute blanche avec de petites taches gris –bleuté et ta soeur, bringée avec aussi des petites taches qui me faisaient penser à des confettis : c’est pour cela que j’avais songé au carnaval et que je l’avais appelée « Venise « et toi « Lucrèce » dite Lulu !
Venise nous a quittés il y a 3 ans alors que nous étions aussi séparés de 8.000kms ! est- ce le chagrin qui a eu raison de vous ?

En ce moment, passe le « Liberame « du Requiem de Fauré, juste quand mes yeux sont « à marée haute »…Je fais semblant de regarder les champs de blé en herbe encadrés de coquelicots pour ne pas que ton papa me voit pleurer .

Tu te souviens , tous les jours c’était le même rite entre nous : à 18 heures, je nettoyais mes pinceaux : je m’habillais pour le soir et, en attendant Papa, je m’asseyais sur le divan et je zappais… Tu arrivais alors et nous faisions nez à museau, yeux dans les yeux , un doré à droite et un bleu vert à gauche : eh oui, tu étais unique ! pour une chienne d’ophtalmo, tu avais fait fort ! Et je te grattais derrière les oreilles en te disant des mots d’amour ,jusqu’à ce que tu en ai assez.

On traverse « le Berry roman » et passe « La symphonie du Nouveau Monde » de Dvorak : je m’enfouie dans mon moi chagrin…
On a donné l’ordre de t’enterrer sous le mapou dans le jardin pour que tu sois tout près de nous .
Tu étais d’une élégance quand tu étirais ton cou : tu avais du « whippet » dans tes gènes :5% et tout le reste était du chien créole-errant comme on en trouve sur toutes les plages de la Guadeloupe ; c’est pour cela que je t’aimais aussi car il n’y avait pas deux comme toi !
Je me souviens que j’aimais t’offrir de beaux colliers ; le dernier était « rose dragée » et tout le monde était en admiration devant sa couleur : elle ne s’était pas ternie ! Et pourtant , quand tu arrivais de « je n' sais où… » comme une boule puante et toujours à l’heure où je me réveillais doucement et que je faisais un bon du lit pour t’empoigner et te passer sous le jet avec du « Petit marseillais à la vanille », ce ne pouvait etre qu’un miracle qu’il soit resté si joliment « rose dragée »…
Avec toi , huit ans de secrets sont partis ; je t’appelais parfois « mon journal » car tu savais tout ce que je pensais et tout ce que je disais de bien ou de mal dans mes soliloques !
Repose en paix ,ma toute belle …
J’ecoute à présent « La Symphonie pastorale » …
PS : j’aurais quand meme aimé savoir comment tu faisais pour m’entendre ouvrir le réfrigérateur alors que tu étais à cent mètres de moi ; que je prenais précautionneusement le sachet de « jambon découenné-dégraissé » que je l’ouvrais délicatement,sans faire de bruit et , qu’aussitôt, je te retrouvais derrière moi , « assis-pas bouger » (sans t’avoir donné l’ordre !!! car les ordres et toi ,ça n’était pas compatible…) idem quand je voulais un carré de chocolat !!!