11 décembre 2008

Humeur maussade


Hier ce fut un jour sans
sans soleil
sans alizés
sans vie trépidante
avec pluies
et vents mauvais
avec grève générale
avec barrage sur les routes
avec tremblement de terre

et Montserrat qui tousse
qui tousse
et tout le monde s'en fout
déjà de gran bon heur
la mer était mauvaise
les vagues en overdose
crachant des coquilles brisées
et pendant ce temps

l’île paralysée
notre presqu’île coupée du monde
sans denrées aux étalages
sans camions de livraison
Les rideaux de fer baissés
et sur le port
un cimetière d’éponges
et puis ces trois secousses
fortes
nous précipitant au jardin
et derrière la haie d’hibiscus
Maddly notre si jolie voisine
tremblante
les jambes en coton
et un gros éclat de rire
pour que la vie continue



Seul bonheur
Jean Marie Gustave Le Clézio
recevant à Oslo
son Prix Nobel de Littérature


lu dans "Le nouvel Obs
" Un Nobel anti-parisien
Le Clézio, l'ami public
Par Jérôme Garcin
Le lendemain de l'attribution du Nobel de littérature, Houellebecq et Lévy étaient les invités de France-Inter. Interrogés sur
Le Clézio, le premier a bredouillé qu'il ne l'avait jamais lu et le second s'est tu. Leur silence était éloquent. Il exprimait tout ce qui sépare les «ennemis publics», qui sont des stratèges de la communication et ont un fiévreux souci de leur image, de l'auteur de «Désert», qui se cache pour écrire et ne s'est jamais préféré. C'est un candide, et ils sont si rusés.
Mais le fossé est plus profond. Houellebecq et Lévy adorent leur époque, à laquelle ils collent parfaitement et dont leurs livres, pourtant différents, sont les miroirs grossissants; Le Clézio la déteste, la fuit, la combat, c'est, ont dit les Nobel, «un écrivain de la rupture». Il préfère les maisons en pisé du Michoacan aux gratte-ciel de New York et les mirages des mondes disparus aux chimères de la mondialisation. Pour avoir osé, il y a vingt ans, célébrer, avec «le Rêve mexicain», le génie de la civilisation aztèque, avant que les troupes espagnoles n'en eussent éradiqué les oeuvres et les mythes, Le Clézio fut traité de «barbare païen» et d'apologiste du «fascisme aztèque» par
Guy Scarpetta dans «Globe»; et pour avoir donné une nouvelle à la «Revue d'études palestiniennes», «le bon sauvage» fut, dans le même «Globe», accusé par Bernard-Henri Lévy d'être «un anti-sioniste déchaîné».
Depuis, le procès en obscurantisme n'a jamais cessé. Paris n'aime pas qu'on lui préfère les plaines arides, les montagnes sèches et les ciels sans fumée. Paris n'aime pas qu'on se refuse à elle et qu'on ne sacrifie pas à ses modes. On ne compte plus les clercs qui ont stigmatisé l'idéaliste baden-powellien refusant l'idée de progrès et les miracles technologiques; le protecteur des baleines grises de Californie; le croisé viking de Robert Redford et de Nicolas Hulot; l'écrivain à la prose trop simple, trop nue, alors qu'elle n'est que limpide, douce comme un galet poli par les vagues du temps et décoré par un peintre naïf. Car il se méfie de la phrase précieuse comme les Indiens des luxueuses étoffes de Cortés, comme les naturistes des textiles. Il tient que la fonction de l'écrivain est de nommer, pas d'enjoliver.
Pourquoi tant d'acrimonie, sinon parce que les contemporains de l'auteur du «Procès- verbal» ont perdu leurs illusions et pactisé avec une société qu'autrefois ils ambitionnaient de changer? Ils ont pris le pouvoir et grossi leur compte en banque. Le Clézio, lui, n'a pas changé. A 68 ans, il a une allure de jeune homme timide, il est trop sincère pour briller dans la conversation, trop nomade pour s'accommoder du climat germanopratin, il demeure fidèle aux utopies et aux indignations qui mettent sa littérature à hauteur d'homme, il demeure du côté des déracinés et des parias de l'Occident.
Lorsque, le mois dernier, nous marchions sur la lande bretonne, il m'a raconté cette anecdote: un jour qu'il arpentait avec Georges Lambrichs le boulevard Saint-Germain, il croisa Jean-Edern Hallier, qui refusa de lui serrer la main. Le parangon de l'opportunisme ne pouvait pas supporter l'image du désintéressement ni le bouffon, l'écrivain. Tout un symbole.
On a beaucoup répété que le prix Nobel décerné à Le Clézio donnait tort à Donald Morrison, coupable d'avoir proclamé à la une de «Time»
«la mort de la culture française». On n'a pas assez dit qu'il clouait d'abord le bec à tous les cyniques parisiens qui ont rangé cette oeuvre majeure dans la collection «Signes de piste» et parlé de lui comme, jadis, les riches colons parlaient des indigènes. Avec de la morgue, et un fouet. Merci, Stockholm."





Et en ce jour sans
un prix citron
pour « La Tatie Danièle « de la famille
car dans toute famille qui se respecte
on trouve toujours la tatie acariâtre

faisant peur aux petits enfants
radin et tout le tralala...

Point final
Demain , un autre jour
Avec soleil , chaleur douce
Et rencontres positives
Qui nous donnent des ailes
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